En interrogeant sur l’absence, la fuite du temps et la fragilité de l’être, Eric Antoine en appelle aux émotions les plus intimes. A l’inverse du photographe toujours en quête de clichés lointains, il montre l’importance du retour sur soi, au travers d’images intemporelles toutes prises dans son environnement personnel. Il fait l’éloge de la simplicité et propose des énigmes sur une photographie précieuse et argentée. Dans cette exposition, les images se présentent telles des reliques d’une époque indéfinie. Une histoire très personnelle est racontée au fil de scènes mêlant nature et individus isolés ou à travers des natures mortes. Depuis quelques années, Eric Antoine a concentré son travail sur la technique ancienne du collodion humide où chaque étape est gérée par l’artiste, de la préparation des chimies à la dernière touche de vernis en passant par les multiples contraintes d’une technique capricieuse. Tout révèle une alchimie singulière, où le procédé renforce le sentiment d’absence et de quiétude. Ces images sur verre, douces ou sombres, fragile résultat d’un travail laborieux, contrent fermement le déluge numérique contemporain qu’Éric Antoine dénonce. Ce procédé précis laisse pourtant place à l’apparition d’accidents visuels que le photographe laisse intervenir dans sa juste limite de la maîtrise. Il assigne à ces objets que deviennent alors les photographies une force organique, et offre à voir autant de présences floues et spectrales que les traits détaillés de corps plongés dans un univers bucolique.