"...La plupart des ambrotypes d’Eric Antoine se caractérise par la présence d’un corps féminin le plus souvent dénudé, abandonné, vivant ou laissé pour mort à l’intérieur d’un cadre naturel qui a échappé aux lois de l’ordonnancement. Ces poses singulières, énigmatiques disent quelque chose d’une souffrance intérieure, d’un rapport rompu avec le monde. (...) La force des images réside alors dans leur « être ensemble » et leur capacité à tenir autonomes et seules, à constituer un événement en soi porté par leur dimension formelle. Dans ces différentes séquences d’images, la récurrence du corps de dos accentue une sorte de méta-construction à forte charge métaphorique (...) La démarche d’Eric Antoine est clairement liée à une sensibilité à la matérialité et à l’unicité de l’objet du medium. Cette densité contenue dans les images et que traduit si bien le procédé de l’ambrotype en raison de son ambivalence entre transparence et opacité, visible et invisible, appert dans la focalisation sur un élément précis du corps (bras, jambes) – ainsi réifié - ou des objets isolés (cadre, bureau) qui donne une valeur d’unité à des fragments perçus comme des memento mori." Héloise Conesa