Depuis près de 7 ans, Éric Antoine se consacre à la pratique du collodion humide et place ainsi la question de la matérialité de l’image au coeur de ses recherches.
Le travail de l’artiste est indissociable de sa vie, dans ses aspects les plus quotidiens comme dans ses quêtes essentielles. Il questionne la fuite du temps, la mémoire, la cicatrisation des plaies et l’espérance, discrète et immuable. Symboles et allégories dessinent la géographie de l’esprit du photographe.
La sensation d’isolement, fil conducteur de son oeuvre, révèle le choix d’une vie au coeur de la nature. L'immobilité et le silence des photographies d'Eric Antoine contrastent avec les images d'un monde de concurrence et de rythmes imposés. Tout en suggestion et subtilité, les images de l'artiste dénoncent fermement la quête du sensationnel.
De cette réflexion nait une quête d’épure toujours plus poussée. La simplicité de ses natures mortes, la pureté de ses paysages reflètent un minimalisme obsessionnel. Le regard, débarrassé de ce trop plein perturbateur, se pose enfin sur la beauté d’une tache de lumière, la délicatesse d’une pile de papiers oubliés ou un reflet sur la peau…
Résilience met en scène la guérison des corps pour révéler celle de l'esprit. Dans ces photographies les bandages dissimulent les blessures que l'on refuse de voir. Le tissu protège, de la vue, et du temps. Là, à l'abri, ce dernier oeuvre. Les souvenirs s'empilent, strates de mémoires apaisées qui écrasent le mal. Les corps apparaissent dans des positions absurdes. Les paysages varient, plus ouverts, plus divers. Une nouvelle vie commence.